Klimt
A l'affiche ce mercredi 26 avril, Klimt est un film du réalisateur chilien Raoul Ruiz, avec John Malkovich dans le rôle de Klimt, mais aussi Veronica Ferres qui incarne Emilie Flöge, dans une coproduction européenne (France, Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne).
Le synopsis : Paris, 1900. Klimt est fêté à l'exposition universelle pendant qu'il est condamné à Vienne comme provocateur.
Il vit sa vie comme il la peint, ses modèles sont ses muses. klimt est en avance sur son temps. Ses relations passionnées avec les femmes et sa quête éternelle de Perfection et d'Amour se reflètent dans toutes ses oeuvres.
La controverse atteint son comble lorsque Klimt détourne ses allégories "scandaleuses" et les rachète.
Après le Van Gogh de Pialat, le Munch de Watkins, le Pollock de Harris, etc., c'est au tour du peintre Klimt de voir sa vie adaptée au cinéma...
Cependant, ici, il s'agit plus d'une fantasmagorie qu'une biographie pure.
Fuyant le réalisme, le réalisateur a tenté, grâce a une distorsion de l'espace, des mouvements de caméra complexes et point de vue de l'artiste lui-même, de s'insinuer dans le mental même de l'artiste.
Le film, empreint d'une sensualité magnifiée dans une ambiance "Vienne 1900", est une invitation au voyage hallucinatoire d'une très grande beauté plastique, construit selon Ruiz à la manière d'une valse de Ravel, avec un début lugubre, une accélération jusqu'à atteindre un paroxysme avant un arrêt brutal.
Klimt sera le chef de file du mouvement Sécessionniste Viennois (Sezessionstil), qui a traversé l'Europe, autour de 1900.
Il sera ainsi le Jugendstil à Munich, l'Art Nouveau en France et en Belgique, l'Arte Joven à Barcelone... Influencé par la sensualité des courbes féminines et végétales, ce mouvement sera décliné dans les diverses formes d'expression artistique que sont la peinture, le dessin, la décoration, mais aussi le mobilier, la verrerie et l'architecture...
On citera par exemple les célèbres bouches de métro parisien, réalisées par Guimard, les fameuses affiches d'Alfons Mucha à Prague, l'architecture géniale d'Antoni Gaudi qui a façonné Barcelone, les verreries d'Emile Gallé, Lalique en France, mais aussi Tiffany à New-york, le palais Stoclet à Bruxelles, la Villa Stuck de Franz von Stuck à Munich...
Klimt quittera la Secession Viennoise en 1905 pour se tourner vers un style plus épuré, abandonnant le style byzantin doré en 1909, influencé par Egon Schiele, les impressionistes, le japonisme, le cubisme mais aussi le fauvisme, conservant la richesse chromatique exceptionnelle de sa palette.
Klimt et son chat devant l'atelier de Vienne,
Bildarchiv der Österreichischen Nationalbibliothek